Le jeûne et la sécurité au travail

A l’occasion du mois de Ramadan, certains salariés de votre entreprise vont jeûner.

Mais attention, cela peut avoir des répercussions sur la santé et la sécurité de ces salariés notamment pour les salariés du BTP ou encore pour les conducteurs de véhicules routiers par exemple. Ainsi, il est très important que l’employeur anticipe cette période et qu’il prenne toutes les mesures nécessaires pour assurer leur protection au travail.

Lors de ce mois de jeûne, les salariés concernés ne peuvent ni boire ni manger du lever au coucher du soleil.

Cette abstinence peut avoir plusieurs effets néfastes sur la santé du salarié : ils peuvent souffrir de déshydratation, de vertiges, de fatigue…ce qui peut entraîner une baisse de leur vigilance au travail.

Face à ces différents effets, les salariés qui jeûnent sont d’autant plus exposés aux risques et aux accidents.
De manière générale et plus précisément dans ce contexte, l’employeur a l’obligation de veiller à la sécurité de ses salariés et à la protection de leur santé. En cas d’accident, l’employeur pourra être tenu responsable.

Par conséquent, l'employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.

Ces mesures comprennent :

1° Des actions de prévention des risques professionnels, y compris ceux mentionnés à l'article L. 4161-1 ;
2° Des actions d'information et de formation ;
3° La mise en place d'une organisation et de moyens adaptés.

L'employeur veille à l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l'amélioration des situations existantes ». (article L4121-1 code du travail).

A titre d’exemple, l’employeur peut privilégier le travail en équipe afin de ne pas laisser un salarié seul face à un malaise.

Il peut aussi proposer aux salariés qui jeûnent d'aménager leur journée de travail. De prendre plus tôt par exemple, ou encore de réduire leur temps de pause à midi par exemple (article L3121-33 du code du travail). L’employeur peut également proposer au salarié qui jeûne de prendre des congés pendant ce mois de jeûne. 

Cependant, l’employeur ne peut imposer à un salarié de prendre des congés selon ses croyances, cela pourrait être assimilé à de la discrimination (article L3141-14 du code du travail). L’employeur ne peut contraindre un salarié à rompre son jeûne. Cela serait une restriction à la liberté religieuse du salarié.

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